La Voie du ฿itcoin - 22 - L'or (du temps) des fous - Commentaires2024-03-28T16:24:16+01:00Jacques Favierurn:md5:faa0765a5b686920823944fd96f33d0eDotclear22 - L'or (du temps) des fous - Jean-Michel Serveturn:md5:55e32c54cff004ae8c6f7a397be95e6d2015-06-13T11:51:00+02:002015-06-13T21:31:14+02:00Jean-Michel Servet<p>Merci pour cette belle anecdote. </p>
<p>Un détail : je suis surpris par l'expression <em>Certes, depuis un
demi-siècle exactement, l'impôt (créé après le désastre de Poitiers pour payer
la rançon du roi Jean le Bon) frappait la population et assèchait le
marché...</em><br />
Rédaction rapide sans doute ? Car les impôts étaient multiples dans
une époque où chaque dépense donnait lieu à un prélèvement particulier. Le
prélèvement d'un impôt était aussi l'affirmation d'un pouvoir donc celui qui
prenait l'impôt pouvait être accompagné d'un monétaire qui frappait les pièces
nécessaires au versement. Donc un impôt, quand prélevé en pièces, donnait
lieu à une émission monétaire. Et les bénéficiaires pouvaient éventuellement
refrapper (surtout si rançon) pour remettre en circulation. Je crains que
l'expression entretienne l'idée d'un Etat puits sans fonds... en oubliant le
circuit monétaire et le caractère de biens communs de la monnaie.<br />
Et comme l'on va dans la comparaison avec l'actualité...ce sont bien des
drainages de ressources publiques, pour alimenter la finance privée qui sont un
élément de la crise actuelle et non l'inverse... L'Etat n'assèche pas par
nature le marché, il l'alimente aussi.<br />
Bien cordialement</p>
<p>Jean-Michel Servet.</p>
<p>------------------</p>
<p>Merci de ces utiles remarques. </p>
<p> L'impôt consécutif au désastre de 1360 n'est certes pas le premier,
mais il est rationalisé: Les ordonnances de 1360 sont autant fiscales que
monétaires. Il s'agit de lever une <em>aide</em> (impôt) pour libérer le
roi. En droit féodal, il ne peut lever une aide qu'en convoquant les états
généraux dans trois cas précis : les frais d'un mariage, d'une guerre ou
d'une rançon. Mais en 1360 cet impôt est extraordinaire en ce sens qu'il va
devenir... ordinaire. Du coup il offre une contrepartie : une monnaie stable.
La rançon du roi offre (au Dauphin Charles) l'occasion d'établir
une fiscalité, plus organisée, multiple et permanente. Jusqu'alors, les
ressources du roi provenaient ( en théorie !) de ses domaines, des bénéfices du
monnayage et des éventuelles prises de guerre.</p>
<p>D'autre part ( et c'est aussi pour cela qu'il ne peut être ponctuel)
l'impôt de 1360 massif, au moins en théorie. La rançon pouvait en théorie
représenter près d'une tonne d'or, que l'on mettrait des années à payer. Certes
en définitive les Français n'en paieront pas même la moitié, mais les rumeurs
et les anticipations assèchent le marché tout comme l'aurait fait l'impôt
lui-même. Vous faites bien de rappeler qu'il s'agit d'une rançon, et je n'ai en
effet pas été assez explicite sur un point : l'or sort du royaume,
puisque il est censé acheter la paix, et que donc il n'y a plus de garnison
anglaise pour le dépenser en France !</p>
<p>Pour le reste je suis d'accord avec vos remarques quant à l'inversion
actuelle: le drainage par les fisc des ressources publiques au profit de
créanciers étrangers! Une situation qui ressemble plus à celle de 1789, comme
je l'ai dit dans un <a href="http://blog.lavoiedubitcoin.info/post/Gouverner-par-la-dette" rel="ugc nofollow">précédent
billet</a>. Mes suggestions de comparaison visaient davantage la relation entre
incertitude politique (qui est le vrai roi? le vrai pape? où est le vrai
pouvoir? est-ce qu'on n'est pas gouverné par des fous?) et les incertitudes
monétaires (à qui je fais confiance, en définitive?). </p>
<p>Quant à mon histoire elle ne se passe pas en 1360 (avant le règne de Chales
V le Sage) mais en 1410, durant celui de son fils Chalres VI le Fol...</p>
<p>Jacques Favier</p>