La voie (le Tao to Coin ?)
Pourquoi j'ai appelé mon blog " La Voie du Bitcoin " et ne l'ai pas rebaptisé pour faire sérieux
Comme il en va de son nom lui-même, l’univers du bitcoin ne brille pas par
une recherche effrénée d’originalité pour le nom des sociétés, des sites et des
blogs. Souhaitant me conformer aux usages, je cherchais donc pour ce blog un
nom assez simple mais qui ne se confonde pas trop avec les autres.
Histoire du Bitcoin de la Préhistoire à nos jours
aurait eu quelque chose de plaisamment ironique, mais trop long. L’extension en
« .hu » pour histoire universelle aurait aussi fait joli,
mais elle est réputée à risques, et nous n’avons pas besoin de cela.
En outre, l’histoire n’est pas
seulement pour moi un amoncellement de vieux papiers, mais aussi une route que
nous suivons. Je suis parti de là : route ? chemin ?
voie ?
J’ai consulté un petit livre merveilleux, La Justesse de la langue,
publié par un certain abbé Girard au siècle des Lumières : le mot
de route, dit-il, enferme en son idée quelque chose d’ordinaire et de
fréquenté … le mot de chemin signifie précisément le terrain qu’on
suit ou par où l’on marche pour aller à l’endroit où l’on veut se rendre... le
mot de voie marque un chemin qui aboutit et qui conduit véritablement
au lieu dont il est question.
Tant pis donc pour route, qui évoquait Kerouac et conduisait à l’affreux jeu de mot beatcoin (déjà déposé !) et va pour voie, qui permet de retracer plusieurs étapes, historiques ou non, qui ont mené à la révolution actuelle.
Le mot possède, en sus, un petit parfum vaguement mystique, finalement assez
approprié pour cet objet alchimique qu’est le bitcoin. De Bitcoin, comme du
Tao, on pourrait écrire
道可道,非常道
名可名,非常名
Maintenant que certains de mes articles sont republiés en chinois (merci à
Alexis Gaubert) je sais même écrire la Voie du bitcoin en chinois :
比特币之道
Ensuite je n'ai pas changé de nom, quelque fort que fût le vent qui se levait vers la fin de 2015 en faveur de la Blockchain, avant de mollir en 2017.
On doit au site Bitconseil, un amusant récit de quelques changements de nom opportunistes. Contrairement à ce que le petit dessin en haut de page suggère, je ne crois pas que le bitcoin ait vocation à remplacer les grandes devises. De telles pensées, amusantes au demeurant, naissent dans l'enthousiasme de la découverte. Inversement, l'enthousiasme des néophytes pour la Blockchain (que la ruse de l'histoire aurait fait naître chez les libertariens rien que pour mieux sauver les banques) m'amuse tout autant.
Quand les banques auront compris qu'une blockchain privée (surtout sans token et preuve de travail) n'est qu'une une base de donnée distribuée, sur laquelle ne peuvent circuler que des promesses et non des actifs, il risque d'y avoir des déconvenues.
Publié le 7 déc. 2015 par Jacques Favier