63- L'Alternative
Par Jacques Favier le 27 juin 2017, 09:43 - Comptes Rendus de lecture - Lien permanent
L'ouvrage de Kariappa Bheemaiah qui n'est pas encore traduit en français n'est donc pas celui qui a fait le plus de bruit chez nous. Il est cependant le plus solide et sans être d'accord sur tout je suis admiratif de cette alternative différente de toutes les métaphores pétaradantes dont on a orné la Blockchain.
Dès les premières pages, l'auteur annonce un plan ambitieux :
- un retour sur les notions fondamentales touchant à la monnaie et à la dette ;
- le rôle que peuvent jouer les blockchains dans un monde financier fragmenté, et notamment via les fintech ;
- les conséquences sociétales, et notamment l'apparition de nouveaux paradigmes dans le capitalisme, et les conséquences sur le système monétaire, en y comprenant d'abord les banque centrales ;
- les perspectives offertes, notamment de nouveaux instruments de politique monétaire et de politique tout court.
Mon compte-rendu est assez long, mais l'ouvrage le mérite. Les illustrations, dues à des associations d'idées parfois intimes, n'engagent évidemment que moi.
Un mot d'abord sur l'auteur, et son parcours improbable et attachant. Il a quitté l'Inde à 20 ans pour gagner la France, et d'abord pour servir au sein de la Légion étrangère, dans le célèbre 2ème REP de 2006 à 2011. C'est en Afghanistan et sur d'autres fronts, alors que certains cherchent et trouvent Bitcoin à l'autre bout du monde, que celui que ses amis appellent "Kary'' se pose la question du financement de la guerre, puis de l'origine des incroyables sommes dépensées dans sa conduite.
Dès son introduction, Kariapppa Bheemaiah déplore "l'exclusion croissante" de Bitcoin de tous les propos concernant la blockchain, une erreur (en voie de guérison ?) répétant tristement les errances des grands groupes promoteurs d'intranets aux débuts de l'aventure Internet, une diversion qui cause un fossé au milieu d'un monde qu'il s'agirait de transformer, en s'assignant une transformation majeure d'un système monétaire intoxiqué à la dette.
How "money makes the world go round"
De même déplore-t-il que, alors même que la pensée utilitariste conduit à une prise d'ascendant de la monnaie sur la société, les études universitaires (pour ne pas parler des études secondaires) ne donnent que bien peu de place au sujet de la création monétaire et de son lien au crédit.
Sans surprise, son court récit de l'évolution historique de la monnaie depuis le troupeau (pecunia) jusqu'à la fiat monnaie me laisse sur ma faim, en ce qu'il élude (comme presque tous les autres) la nature de dommage collatéral de guerre (avec les libertés individuelles...) qui est celle du billet de banque puis de la monnaie scripturaire, et qu'il s'obstine à parler de trust sans même évoquer (à ce point) le rôle structurant de la contrainte fiscale dans l'universelle acceptation du signe monétaire légal. Mais Kary disserte de façon opportune sur la différence entre monnaie de base (banque centrale) et monnaie commune (scripturaire), sur les réserves fractionnaires et leurs conséquences quant à l'offre de monnaie. On ne comprend pas la crise de 2008 si l'on ne voit que, de longue date, l'expansion sans fin du crédit (à tout faire, et même des sottises) a été une excellente affaire pour les banques avec des impacts sur les marchés, dans les affaires, dans les foyers...
Les problèmes posés par la dette sont innombrables et pour certains peu susceptibles de solution (surtout à long terme). De plus ils échappent aux politiques et à leur prétendue régulation, phagocytée par le système bancaire et impuissante face au shadow banking. Etrillant au passage les hypothèses d'efficience des marchés et de rationalité des anticipations, Kary se propose de repenser le capitalisme fondé sur la dette avec une analyse introspective de notre rapport à celle-ci.
La Finance entre flou et loup
Si la monnaie n'est qu'un instrument tellement neutre que l'on peut n'en parler si peu, comment a-t-on, demande Kary, laissé les banques et leur système prendre à ce point le contrôle de nos vies ? Il dénonce d'abord ce qu'on appelle le "consensus de Washington" qu'il décrit comme une kidnapping idéologique, et aussi le laxisme qui a conduit au too big to fail moralement crapuleux et pratiquement dangereux : les grandes banques font de trop grandes erreurs. Or, dit-il, remédier au TBTF autrement que par des vœux pieux réglementaires (et donc centralisateurs) est une affaire où les fintechs et l'utilisation de la blockchain (des échanges décentralisés) peuvent s'avérer décisives parce que cela augmenterait la diversité, et donc la résilience globale. Mais aussi parce que les échanges décentralisés réduiraient l'asymétrie d'information : la fragmentation est ainsi un antidote au malaise actuel.
Passionnantes sont à cet égard les citations d'un discours du 120ème gouverneur de la BoE, lors du prestigieux dîner offert par le Lord-Maire de Londres. Les Fintech ne vont pas, dit le gouverneur, améliorer l'expérience utilisateur (qui en a bien besoin, entre nous) : elles vont changer la nature de la monnaie.
De l'historique long de la blockchain, Kary donne une vue profonde, sur laquelle je ne m'étendrai pas car cela recoupe évidemment bien des aspects de notre propre Monnaie acéphale mais qui est remarquable, comme l'est sa présentation des smart contracts.
Cool it with the Blockchain nous dit Kary. C'est un instrument, entre autres, dans la boîte à outil qui doit servir à la transformation de la finance, c'est à dire à sa fragmentation et non à sa consolidation comme on l'entend clamer dans tant de conférences. Et à la transformation de l'audit, de la régulation, du contrôle. Le tout non sans frottement parce que la macro-économie s'intéressant peu aux impacts du système monétaire, il faut aller chercher vers d'autres sources, comme la biologie de l'évolution ou la science de la complexité, de quoi stimuler nos imaginations. Et ensuite (tout bêtement, pourrait-on dire) parce que la numérisation des activités financières est encore bien incomplète, ce dont les clients s'aperçoivent chaque jour.
L'identité digitale est encore dans les limbes alors que foisonnent déjà les avatars.
En regard, on se demande parfois si les fonctionnaires obsédés du KYC se rendent compte de l'inadaptation (de l'archaïsme courtelisnesque) de leurs procédures.
Kary fait à ce sujet des commentaires dont la méditation pourrait être féconde, allant jusqu'à la reconstruction de la notion de "trust" (le lien qui unit l'état mouvant de nos identités à la face changeante de la monnaie) et à la tokenisation de l'identité.
Repenser le capitalisme
Le capitalisme, nous dit Kary, est passé d'un type de société qui utilisait des marchés pour atteindre certains objectifs partagés en matière de prospérité, à un état de la société dans lequel tout est à vendre, y compris le risque. Kary passe ici en revue les trois leviers dont on a fait un usage intensif : marchés, régulations et politiques. Il souligne au passage que la régulation dans sa forme courante a concouru à l'instauration d'oligopoles bancaires et entravé le développement de technologies comme celles des blockchains. L'avenir du capitalisme ne peut se construire sur des abstractions universitaires, sans compréhension de la complexité et des dynamiques de la société qui advient, fragmentée et numérisée. Beaucoup parlent de l'économie de l'innovation, sans innover dans le discours sur l'économie elle-même.
La régulation (croissante) des marchés reste rigide, peu capable d'une supervision holistique, ce qui en retour entrave l'innovation. Or la technologie pourrait être mise en oeuvre pour réguler l'innovation technologique elle-même, comme le suggèrent par exemple le cas d'une blockchain appliquée au lending ou celui du trade finance avec des projets comme Corda (R3CEV).
Réguler la régulation
Au delà des cris de whipping boys des financiers et des lamentations sur le frein que la régulation oppose à l'innovation, Kary lie ces problématiques à la grande question, celle de la reine Elizabeth, citée dès la première page de notre propre livre, "why did no one see it coming ?" question qu'il citera d'ailleurs expressément, lui aussi, un peu plus loin, au début de son 4ème chapitre. Question à laquelle, selon lui, il faudrait répondre en se penchant essentiellement sur l'asymétrie de l'information, une thématique chère aux tenants de la crypto et que l'usage des blockchains renouvèle, quelque soit la seconde asymétrie, entre code légal extrinsèque et code technique intrinsèque.
Des politiques pour un futur sans cash
Partant du constat que le crédit n'est plus un moyen d'atteindre une prospérité future (avec la valeur sociale que le crédit avait alors) mais une matière première qui se vend à un prix fixé par le marché, alors même que la monnaie et le crédit, loin de susciter une augmentation de pouvoir d'achat à terme, représentent du pouvoir d'achat du seul fait de leur création, avec un impact macroéconomique, Kary réclame un réexamen de la façon dont sera créée la monnaie. Et au besoin un retour à un rôle exclusif de la puissance publique, ou - si cela paraît trop régalien- la concurrence de diverses monnaies en circulation et concurrence libre. Avec un marketing de la monnaie !
Assez peu dissert au chapitre du respect de la vie privée, Kary attribue le paradoxal maintien du cash, par des banques centrales qui en annoncent rituellement la fin, au droit de seigneurage.
C'est ici que la "Blockchain souveraine" se révèle cruciale dans "l'Alternative Blockchain". Un point sur lequel je rejoins évidemment Kariappa Bheemaiah, ayant moi-même écrit de longue date que la banque "avait les jetons" même si je ne souscrirais pas à tous les bénéfices qu'il suppose à l'instauration d'une e-currency émise par les Banques centrales, d'autant qu'il en expose avec beaucoup de détails (pages 123 sqq) les multiples hypothèses en s'appuyant surtout sur l'étude de Barrdear et Kumhof.
On entre ici dans ce qui est le coeur de l'Alternative
La dizaine de bénéfices potentiels de l'instauration d'une blockchain souveraine émettant des e-fiat à hauteur de 30% du PNB trace une véritable révolution, non pas très au delà du paiement, mais bien au coeur même de la monnaie et du paiement.
Ce qui est clair c'est qu'une introduction de e-fiat ne signalerait pas l'apparition d'un simple nouveau signe fiduciaire mais bel et bien la mise en concurrence directe de la monnaie banque centrale et de la monnaie de dette des banques, et probablement pas, c'est le moins qu'on puisse dire, à l'avantage de ces dernières. Que les particuliers puissent avoir accès à l'argent "de base" était encore une chose possible il y a seulement quelques années, mais les derniers clients privés de la Banque de France ont été, dans les premières années de ce siècle, priés de rendre leur chéquier rose et d'aller prêter leur argent aux banques commerciales qui avaient dénoncé l'odieuse distorsion de concurrence.
La place laissée à l'activité des banques commerciales (et à la monnaie de dette) dans un système où la Banque Centrale mettrait à la disposition de la population, directement ou indirectement, un token e-fiat, peut faire l'objet de variantes. La liberté de circulation des monnaies, dans un modèle fondé sur la confiance et non par la contrainte, poserait le problème de la compétition entre deux séries de e-tokens dont les émissions suivraient des lois différentes (maximisation du profit via la rareté pour les tokens privés ou communs, politique monétaire pour les tokens publics) et ceci est évoqué en se fondant sur le papier américain de Jesús Fernández-Villaverde et Daniel Sanches publié avril 2016 Can Currency Competition Work ? - un papier passionnant mais qui me semble pêcher sur un point, la coexistence étant supposée s'établir sur un seul et même territoire peuplé de païens, et non avec une cryptosphère dont la population est pour une part différente.
Or, comme le note juste à la suite Kary, l'apparition de la blockchain a mis crument en lumière que tout l'appareil tant de création que de politique monétaires a été construit à l'âge préinternaute. Se servir de cet instrument sans une profonde redéfinition de la monnaie n'a que peu de valeur. De nouveau, nul n'est obligé de suivre ici Kary dans toutes les directions qu'il trace (peu de bitcoineurs éprouveront de l'enthousiasme pour les monnaies à taux négatifs, et cette possibilité devrait plutôt augmenter le charme de Bitcoin à leurs yeux) mais il a le mérite d'ouvrir la réflexion autrement que par des promesses de disruptions aussi creuses que vagues comme on nous en inflige tant. En parlant de fiscalité (le sujet n'est abordé en général que de façon superficielle et pour accuser Bitcoin d'être un trou noir à ce sujet) l'auteur fait une proposition intéressante : si l'argent est de nouveau émis en fiat par le gouvernement (et non issu de dettes bancaires) et que les contribuables doivent payer des impôts en e-fiat gouvernemental, alors le gouvernement doit bien les distribuer (en faisant des dépenses) dans la population avant de taxer celle-ci.
Se fondant sur les thèses de Randal Wray et Yeva Neisisyan, Understanding Money and Macroeconomic Policy (2016) Kary suggère combien la blockchain peut conduire à une re-nationalisation de la monnaie, ou à un QE profitant à d'autres qu'au système bancaire commercial, et n'exposant pas le système au risque perpétuel d'explosion d'une bulle de dettes. Et au delà, à une pratique d'helicopter money et de revenu universel ( une innovation... proposée par Thomas Paine en 1795 ! ) qu'il faudra bien se résoudre à envisager sérieusement quand on aura enfin fini de croire que l'innovation va résoudre les problèmes du chômage de masse.
La Blockchain peut aider à renverser le paradigme dominant qui voit la richesse créée par l'activité privée et appréhendée par l'État pour sa politique sociale. Kary souligne que si elle est appréhendée de manière privée, elle est bel et bien créée par des machines et des programmes qui ont été construits de manière collective. L'exemple de la blockchain elle-même le souligne (que l'économie capitaliste ne cesse de vouloir s'approprier, voire en la brevetant, tout en en dénonçant l'origine obscure et anarchiste). Certes le revenu de base universel pourrait être distribué via le réseau de banques commerciales, mais avec un effet pervers : l'accroissement de leur capacité de distribution de crédit. Kary en conclut donc qu'une blockchain circulant des e-fiat est techniquement la meilleure solution, y compris d'un point de vue politique et fiscal.
Oublier l'équilibre
Revenant à la Queen's question, Kary remarque que la notion d'équilibre, au singulier ou au pluriel, qu'il s'agisse de l'atteindre ou de le restaurer, n'est pas adaptée à la croissante complexité de notre économie. S'appuyant sur W. Brian Arthur ( Complexity and the Economy, 2014) il rappelle que l'équilibre ne laisse nulle place à l'amélioration, l'exploration, la création, bref la vie. Comme pour Faust c'est, ai-je envie de dire, le moment de satisfaction mortifère auquel Méphisto peut enfin lui demander son âme. Mieux vaudrait, dit fort justement Kary, regarder les enseignements pragmatiques de l'histoire de la technologie que les dogmes des équilibres mathématiques voire comptables. Il se penche donc longuement sur les 5 traits saillants (spécialisation, diversification, ubiquité, socialisation et complexité) de l'évolution technologique, avec un focus particulier sur les fintechs et sur la Blockchain en leur sein. La notion d'équilibre, dont il explore les fondements ontologiques, est peu compatible (sauf pour des états temporaires et multiples) avec ce qu'enseigne les modernes théories de la complexité, que les big data et la capacité de calcul dont on dispose aujourd'hui viennent étayer.
Or, si le monde de la finance investit des millions dans diverses expériences de blockchain, les modèles mathématiques utilisés par les banques centrales (essentiellement le modèle DSGE, qui est une extension de la théorie de l'équilibre général, et ses variantes) sont historiquement datés, gonflés de mauvaise mathématique et finalement peu à même de modéliser et d'inclure l'effet des marchés (dont on postule l'efficacité) eux-mêmes. Aujourd'hui, cela commence à crever les yeux, même à la Banque Mondiale (lire page 177) comme on le voit dans l'article publié en 2015 par son Chef Économiste et où il dénonce une aberration à laquelle il a donné le nom de mathiness. Paul Romer n'est évidemment pas le seul (ni le premier) à avoir pensé cela. Paul Pfeiderer, un prof de Standord, avait ainsi signé la même année 2014 son savoureux article intitulé Chameleons, the Misuse of Theoretical Models in Finance and Economics dans lequel il offre une théorie adéquate pour soutenir quelque politique que l'on voudra.
Au contraire l'Agent based modelling (qui ne réduit pas des millions de gens à un consommateur efficient et des milliers d'entreprise à un modèle simplet) permet d'exploiter la transparence de cette mine de data que va offrir la blockchain.
Si les modèles courants sont déterministes et axiomatiques, la réalité économique dérive de mécanismes qui ne le sont pas. Si les modèles sont réductionnistes, négligent les interconnexions et les influences, les nouvelles technologies les augmentent considérablement. L'économie de la complexité, c'est celle d'une information croissante, et l'on voit comment la Blockchain transparente s'insère ici. Car l'information dont chacun dispose dépend de la structure des réseaux, de sa propre place et hiérarchie dans ceux-ci, et l'on voit ce qu'une blockchain vraiment décentralisée peut changer à cela...
Si la Blockchain disparait un peu de la surface des dernières pages, on a compris qu'en forgeant nos outils, nous nous forgeons nous-mêmes et que ce nouvel outil peut jouer, selon Kary, un rôle essentiel dans une nouvelle politique fondée sur l'ABM et non plus sur les modèles de type DSGE.
Dans ce livre dense, riche en références, Kary n'entend pas "vendre" de la Blockchain, mais l'utiliser sérieusement pour réfléchir avant d'en proposer l'usage pour transformer la finance de manière radicale. Non pas chiffrer les économies que le vieux système en tirera(it) tout en amusant la galerie avec des jouets plus ou moins automatiques ou "intelligents".
Ce n'est donc qu'en apparence que Bitcoin, dont le livre commence en dénonçant l'expulsion du champ des propos convenables, semble disparaître ensuite du texte.
J'ai déjà noté qu'au lieu de décrire une blockchain allant très au delà du paiement, l'Alternative restait obstinément sur l'argent et sur le paiement, non en nous emmenant de plus en plus loin mais en creusant de plus en plus profondément la mine découverte par Satoshi Nakamoto, mine métaphorique qui se révèle elle-même profonde : la raison doit renoncer à battre la campagne et se mettre à creuser, même s'il faut pour cela se laisser embarquer sur un continent "alternatif".
Nous sommes bien aux bords mystérieux du monde d'hier.
(*) Pour aller plus loin : (et c'est tout en anglais !)
- Le discours du 120ème gouverneur de la BoE;
- Understanding Money and Macroeconomic Policy de Randal Wray et Yeva Neisisyan;
- L'étude de Barrdear et Kumhof , BoE, 2016;
- Can Currency Competition Work ?, de Jesús Fernández-Villaverde et Daniel Sanches, avril 2016;
- Mathiness de Paul Romer, Chef Economiste de la Banque Mondiale, 2014
- Chameleons, the Misuse of Theoretical Models in Finance and Economics de Paul Pfeiderer, Stanford, * 2014
- Un papier récent du FMI qui montre que les choses bougent !